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  • Monstre de la nuit

    Monstre de la nuit

    Petit, on avait peur des monstres cachés dans le placard ou sous le lit. Alors on redoutait l’heure du couché, à demander à nos parents de tout vérifier, à sauter vite sous la couette et à s’enrouler dedans pour se protéger en véritables enfants burritos.

    Puis en grandissant, on rigole de cette bêtise enfantine, en se disant que Monstres & Cie ça reste qu’un film et puis de toute façon en été il fait tellement chaud que c’est criminel de rester complètement sous la couette ou même sous le drap housse. Alors on s’enorgueillit, on sort un pied pour tempérer puis la jambe puis on rabat le haut du drap puis on vire complètement le drap, en boule au bout du lit.

    Et on continue de grandir. Jusqu’au point où on se rend compte que quand on était gosse, finalement, on avait raison. La seule chose sur laquelle on se trompait, c’est que le monstre n’est pas caché dans le placard ou sous le lit. Non. Le monstre qui sort pendant la nuit, il est sous la couette. Il s’éveille lorsqu’on éteint la lumière et qu’on ferme les yeux, prêt à dormir. On cherche le sommeil mais tout ce qu’on trouve c’est lui, ce cerveau qui fonctionne à plein régime, qui cherche à résoudre les mystères du monde, qui se pose pour bien faire le bilan de la journée, qui invente un monde alternatif où on aurait répondu ou agit différemment, qui se pose des questions bêtes, qui pense à des choses drôles ou pas drôles, qui planifie les jours à venir, qui met en perspective la vie qu’on mène, qui se répète inlassablement les deux mêmes phrases d’une chanson.

    Alors les heures passent et les yeux bougent sous les paupières, à voir toutes ces choses que le monstre montre. Parce que ce monstre là, on ne lui échappe pas en se cachant sous la couette ou en vérifiant son placard et sous son lit avant de dormir. Ce monstre là on ne le dompte pas, c’est lui qui nous dompte. S’il veut qu’on s’endorme à 3h du matin, on s’endort à 3h du matin. S’il veut qu’on soit éveillé les yeux grands ouverts de 4h à 5h, on sera éveillé les yeux grands ouverts de 4h à 5h.

    Je fais plutôt les courses demain ou j’attends la fin de la semaine ? Samedi y’a souvent des produits à -30%. Oui mais est-ce que j’ai assez pour attendre samedi ? Surement. Ok pour samedi alors.

    La piscine, plutôt samedi ou dimanche ? Je peux y aller samedi puis faire les courses après. J’ai juste à prévoir un sac. En plus comme ça je peux trouver l’inspiration pour mon repas du midi. Smart le gars !

    Il me reste des pommes de terre, je peux me faire une purée maison jeudi midi du coup. Oui enfin purée, ce sera plus écrasé de pommes de terre. Ça va c’est pareil quand c’est fait maison. Et puis de toute façon, c’est pas comme si t’avais un menu avec des invités et qu’ils allaient se plaindre en voyant un écrasé de pommes de terre alors que t’avais écrit purée. Pas faux !

    On en rira quand on l’verra sous un jour meilleur, jour meilleur.

    Si j’achète une étagère pour ma cuisine, est-ce que ça me libère de la place dans le meuble ? Mais du coup il faudrait que j’achète des bocaux pour la farine et le sucre. Il faudra que je pèse et mesure les bocaux. Mais est-ce que j’ai besoin de faire de la place dans le meuble ? L’Homme a peur du vide…

    Je me demande si je peux faire pousser un pépin de pomme dans mon appart. Même si je ne sais pas ce que je ferais d’un pommier au final. Ce serait quand même drôle.
    Tiens d’ailleurs est-ce qu’il faut que j’arrose mes plantes ce week-end ? Au final elles ont bien tenu sans eau pendant les deux semaines de fêtes où j’étais pas là. Je les arrose peut-être trop. J’en ai surement tué beaucoup comme ça, en voulant trop bien faire. Comme la fois où je trouvais que j’avais mis de l’eau trop froide pour Rico et que du coup je l’ai mis dans de l’eau tiède. Désolé Rico.
    On en rira quand on l’verra sous un jour meilleur, jour meilleur.
    Demain il faudrait que j’aille me balader un peu, ça me fera du bien. D’ailleurs il faudrait que je m’achète de nouveaux aimants pour ma porte et mon frigo. Ce serait bien que j’imprime des photos des mariages de cette année aussi, y’en a des sympas. On a bien rigolé franchement. Je me demande qui seront les prochains. Je serai vraiment perdu le jour où je devrai m’acheter une voiture. Les chevaux ça ne me parle vraiment pas. Quand est-ce que je me mettrai enfin à Red Dead 2 ? Oui mais si je me m’y mets je vais rentrer dans un tunnel et après je ne voudrais faire que ça. On en rira quand on l’verra sous un jour meilleur, jour meilleur. Je me demande si la DA du Hellfest me plaira cette année il faudrait que je me penche sur les groupes aussi demain je continue mon bouquin peut-être la redoute pour une nouvelle parure de lit je me suis pesé ce matin j’utilise plus ce sac des chaussures en cuir oui prochaine lessive vendredi c’était sympa de faire du vélo je commence à avoir mal au bras j’ai l’impression qu’il dort jamais les gens ramassent de moins en moins les merdes de leurs chiens on en rira quand on l’verra sous un jour meilleur jour meilleur rhum rhume patrick pratique poison poisson vers verre vert set cet cette sept c’est cessestum’étonnesquelesétrangersgalèrentjecommenceaavoirenviedefairepipi
    maisjailaflemmedyallermaissijyvaispasjesensquejenevaispluspenserquaca
    etceseradepireenpireetaufinalcavamempecherdedormiralorsquejesuisplutot
    bienpartiouicestvraiallezonyva.

  • Apporte-moi du plaisir

    Apporte-moi du plaisir

    Ouvre-moi

    Ferme-moi

    Claque-moi

    Fais-moi mal

    Pas besoin d’y aller doucement

    Je veux que tout l’immeuble entende quand tu me manipules

    Fais-moi sortir de mes gonds

    Utilise tes deux mains comme tu sais si bien le faire

    Parfois la droite

    Parfois la gauche

    Ambidextre du plaisir non dissimulé

    Peu importe l’heure

    Fais-le fort

    Pousse-moi

    Tu peux aussi utiliser tes pieds si tes mains sont prises

    Verrouille-moi

    Restreins mes mouvements

    Bloque-moi

    Barre-moi

    Fais savoir au monde ce qui nous lie

    Pas de délicatesse entre nous

    Sois ferme

    Défoule-toi sur moi

    Décharge en moi ta frustration

    À toute heure je suis tienne

  • 9 ans plus tard dans le passé

    9 ans plus tard dans le passé

    J’ai profité de mes congés de cet été pour aller voir mes amis et ainsi faire le tour des enfants que je n’avais pas encore vues ou pas vu (il n’y en avait qu’un dans ce cas) depuis longtemps. C’est fou de voir à quelle vitesse ils grandissent, ils évoluent, surtout quand de son côté on vient de faire un pas de 9 ans en arrière. C’est comme voir la vie défiler à une vitesse, d’un côté en avance rapide et de l’autre en retour arrière rapide. De quoi donner la nausée. On est réellement heureux pour les parents, ses amis, tout en gardant une petite pointe d’amertume.

    On compare, forcément. Quel modèle familial ai-je eu ? Était-il vraiment pire pour que j’en sois là ? Il y a eu des hauts et des bas, mais je ne peux pas non plus dire que je me situe dans les pires. En revanche c’est sûr, je me suis quand même mis la pression, la pression pour me dire que je ferais mieux, que je battrais les statistiques, parce que j’en ai l’envie, parce que je suis plus fort qu’eux. Spoiler alert, ça ne suffit pas.

    Et du coup on voit la vie avancer, presque en tant que spectateur, à réfléchir sur le bas côté, à réfléchir aux sorties qu’on a pas prises, à réfléchir à celles qu’on ne pourra pas prendre. Et on voit les autres avancer, aussi, plus ou moins vite, toujours heureux pour eux mais toujours un peu amère pour soi. Amère de n’avoir pas fait les bons choix. Amère de n’avoir pas dit les bons mots.

    9 ans en arrière, je peux au moins réparer une partie, c’est plus simple par écrit.

    Papa, maman, même si ça n’a pas toujours été simple, même si ça ne l’est pas toujours forcément par moment, je vous aime.

    Voilà, c’est dit.

    Un jour j’arriverai à le dire de vive voix, à me battre contre ce petit je ne sais quoi qui bloque pourtant beaucoup, qui m’a renvoyé 9 ans en arrière parce que les mots étaient restés derrière. Finalement, je suis peut-être parti les chercher, tous ses mots bloqués que je me répète maintenant à moi-même, à 2h du matin sous la couette, comme une ritournelle.

    Oui je veux des enfants avec toi.

    Bien sûr que je veux que nous nous mariions.

    Oui je veux des enfants avec toi.

    Bien sûr que je veux que nous nous mariions.

    Oui je veux des enfants avec toi. Bien sûr que je veux que nous nous mariions.

    Oui je veux des enfants avec toi. Bien sûr que je veux que nous nous mariions. Oui je veux des enfants avec toi. Bien sûr que je veux que nous nous mariions. Oui je veux des enfants avec toi. Bien sûr que je veux que nous nous mariions.

    Si vous les voyez sur votre chemin c’est que je ne suis pas loin. Ne vous en faîtes pas, le flot finira par se tarir quand le trafic lié à l’embouteillage de ces non-dits récupèrera son flux normal.

    Vous pourrez peut-être croiser ceux-là aussi, sur le passage.

    Est-ce que je ferai un bon père ?

    Est-ce que je ferai un bon mari ?

    Est-ce que tout ça veut dire renoncer à ma vie ?

    Est-ce que je pourrai toujours être moi-même ?

    Est-ce que je pourrai toujours faire ce que je veux ?

    Est-ce que je ne dis pas adieu à tous mes rêves ?

    Est-ce que je l’aimerai toute ma vie ?

    Est-ce que c’est le bon choix ?

    Est-ce que j’en ai vraiment envie ?

    Est-ce que je suis la bonne personne pour elle ?

    Est-ce que je suis à la hauteur ?

    Est-ce que je ne vais pas juste reproduire le même schéma ?

    Est-ce que ?

    Est-ce que ?

    Est-ce que ?

    C’est fou comme les questions sont si faciles à poser et les réponses pourtant si difficiles à trouver, surtout quand on y réfléchit seul dans son coin.

    Et le pire dans tout ça, c’est qu’elles font barrage pour les autres mots, qu’on aimerait dire mais qu’on a peur de dire, car nous n’avons pas les réponses à ces questions. Et elles bloquent et elles s’entassent et on avance avec un tas de questions qui parasitent et qui s’accumulent et qui enfouissent des mots déjà difficiles à prononcer, puis des mots qui deviennent difficiles à trouver, puis des mots qui deviennent difficiles à chercher.

    Je suis aujourd’hui 9 ans dans le passé et je n’ai pas plus de réponses à fournir.

    Mais ça n’aura pas servi à rien.

    Car maintenant, j’ai réalisé que je m’en foutais de ces questions. Tout autant que de leurs réponses.

    9 ans plus tard dans le passé pour en arriver à cette conclusion : je m’en fous.

    Et si c’était à refaire, et bien cette fois je le ferais, tout simplement.

  • La boîte à facettes

    La boîte à facettes

    Adeline, dodue, se dandine et se déhanche sur la piste de danse au son des bam, boum badam des basses provenant des baffles.

    Savannah, suave, sirote son soda, assise sur le sofa, lascive, suggestive aux yeux de ses sœurs esseulées, savourant ses prochaines pulsions assouvies.

    Étienne, trois gin tonic plus tard, l’étincelle d’excitation s’est transformée en feu d’artifice, titubant, tapant du pied au rythme du staccato ténu de son trip en solitaire.

    Bernard, accoudé au comptoir n’est pas là pour se mouvoir mais pour boire, oublier les mouchoirs du précédent déboire, passer à plus tard, une soirée de soulard qui finira habillé dans le plumard.

    Ninon ne voulait pas. N’a pas suivi par choix. N’aime pas et d’avis ne changera pas. Non, niet, négatif, l’alcool n’aidera pas. Nul et non avenu, cette soirée n’existe pas.

    Maël est en mission. Animé et armé de mélancolie des vieilles mélodies, il ne ménage pas ses efforts, sans montrer d’animosité envers la musique numérique, pour émouvoir son monde autour du music hall.

    Vincent va et vient, vite, des verres en veux tu en voilà. Victime de vociférations, souvent vilipendé ou violenté, serveur est un métier de haut vol. Mais que voulez-vous ? Il faut bien vivre. Ou survivre.

    Charlotte est en chasse. En chasse d’une chose nichée en elle, cachée profondément. Mais elle la cherche chez les autres, ne le sachant pas. Un être cher pour la chérir, pour la réchauffer et ainsi assécher ses larmes. Chardonay. Champagne. Chasseresse chassée sur le point de choir.

    Moïra est joie. Tous ses amis sont là, à danser, à faire n’importe quoi. C’est exactement comme ça qu’elle imaginait cette soirée là. Quand minuit sonnera, c’est une bougie de plus sur son gâteau qu’elle soufflera. Vingt trois ! Déjà ! En cachette, au fond de soi elle pense maman, papa, merci pour tout ça. Cette soirée, elle est à moi.

    François est le roi. C’est endroit est son royaume, son territoire. Il lui appartient il y a tous les droits. Tu crois pouvoir entrer, caresser dans le sens du poil ras le roquet à l’entrée ? Il les croise rottweiler fox-terrier, les a apprivoisés, sevrés et armés. C’est sa garde rapprochée. Au patron. Au daron.

  • Lilliputien

    Lilliputien

    Bon. Il faut que l’on parle de quelque chose.

    Hier soir j’ai regardé Taken. Vous savez, ce film avec Shannon devenue Kim qui décide de partir avec sa copine Amanda outre Atlantique pour suivre U2 en tournée européenne. Quel courage de reprendre l’avion après ce qui lui est arrivé ! Imaginez, vous vous crashez en avion sur une île déserte où une fumée bizarre sert de système de défense, votre frère amoureux de vous (heureusement c’est votre demi-frère) meurt quand vous passez un moment intime avec votre nouveau prétendant pour après mourir à votre tour dans les bras de ce dernier. Moi je dis chapeau, il en faut du courage ! Sachant qu’elle ne part pas avec la plus futée, qui donne presque les clés de son appart à un inconnu. C’est sûr, Amanda n’a rien à voir avec Kate !

    Heureusement pour Shannon devenue Kim, son père est quand même le très célèbre Qui-Gon Jinn à la retraite après avoir été prétendument tué par Dark Maul, un sith avec des dents de requin sales sur le crâne et les tempes, heureusement vengé par Danny Torrence, qui se faisait appeler Obi-Wan Kenobi à l’époque.

    Bon, revenons à notre film.

    Avant de se faire enlever, Shannon devenue Kim se cache sous le lit pour tenter (en vain) d’échapper à ses ravisseurs. On est d’accord, ce n’est pas la meilleure cachette. Si j’étais un ravisseur, sous le lit est un des premiers endroits où j’irais regarder. Et c’est bien là ce qui me chagrine.
    Le film se situe à Paris, tout comme là où j’habite.
    Là où un mois de loyer te permet de vivre un an dans un cinq étoiles dans la Creuse.
    Là où un seul rein est suffisant pour vivre.
    Là où vitrer la salle d’eau pour avoir de la lumière dans la cuisine ou inversement parait logique.
    Là où un placard se transforme en caverne d’Alibaba.
    Là où la chasse au mètre carré est un sport régional.
    Là où Marie Kondo est best seller dans toutes les librairies.
    Alors clairement, n’importe quel zone libre se transforme en espace de rangement. Un peu comme la chambre d’Harry Potter sous l’escalier. On appelle ça de l’optimisation d’espace. Les Dudley avaient tout compris. Quand je pense que tout le monde les déteste, les pauvres.

    Et bien sous un lit, armé de caisses de rangements et de sacs sous vide, on en met des choses ! Alors je peux vous dire que si un jour on vient chez moi pour me kidnapper pour m’utiliser comme esclave sexuel (mauvais plan pour tout le monde qu’on se le dise), sous mon lit n’est pas une cachette acceptable !
    Parce qu’imaginons que mon ravisseur écoute de la musique très forte avec son casque audio et qu’il n’entende pas le bordel que je fais pour tout virer rapidement et me faire une place.
    Imaginons.
    En entrant dans la pièce, il verrait de suite le fatras éparpillé autour de mon lit et sur mon bureau. S’il n’est pas trop con, il comprendra assez vite que ce n’est pas censé être ici mais dans un endroit qui n’est pas visible (la face cachée de la lune n’est pas une option) pour donner l’illusion du rangement et ira de suite vérifier sous le lit.

    En plus, étant asthmatique, j’aurais du mal à me retenir d’éternuer ou de tousser avec la poussière, ce fléau des espaces difficilement accessibles. Franchement, on a beau donner le meilleur de soi même, c’est à croire qu’une bergère de la poussière se cache sous le lit et garde farouchement son troupeau de mouton pour nous empêcher de tous les capturer.

    C’est aussi pour ça que les monstres sous le lit j’y crois moyen. Imaginer Sully caché sous mon lit me fait doucement rire. Chucky à la rigueur pourrait passer en poussant deux trois trucs sans faire ressortir quoi que ce soit de l’autre côté. Sinon, un être fantomatique pouvant se matérialiser à son bon vouloir passerait aussi. Les Szalinski pourraient aisément y loger aussi mais ne survivrait pas bien longtemps, il n’y a rien à manger dans ma chambre et donc encore moins sous le lit.

    Non, finalement, l’espace sous un lit n’est vraiment pas un endroit où il fait bon vivre ou se cacher. Sauf si vous êtes une boîte de rangement. Mais là c’est différent, ce n’est pas trop vous qui choisissez. On ne vit pas dans un film qui s’appelle Boîtes de rangement Story. Ou alors elles sont très discrètes et je les dérange quand je télétravaille.

  • Sol majeur

    Sol majeur

    Vous le savez, le nouvel appart dans lequel nous avons emménagé avec Cynthia aime communiquer. Je vous rassure, pas de champignons dans celui-ci, ce n’est pas ce style de communication. Non, cet appart est verbal et, tel un bébé, il communique par tout un panel de bruits bien audibles mais assurément difficilement compréhensibles.

    Précédemment je vous parlais des radiateurs discuteurs mais cette fois c’est une toute autre histoire qui nous est racontée au travers de notre parquet. Parce qu’il en a des choses à dire ! En même temps, je ne vous raconte pas le nombre de pieds qu’il a vu défiler. Principalement parce que je ne le connais pas. Mais à n’en pas douter, beaucoup !

    Ce que je peux vous dire en tout cas, c’est qu’avec moi ce qu’il voit passer c’est surtout des miettes de pain. Entre ses lattes. Même pas besoin de fouiller longtemps pour que les archéologues du futur puissent vous dire la composition de mon alimentation et de quand dataient mes différentes baguettes traditions. Merci la datation au carbone 14 !
    Mesdames et Messieurs les archéologues du futur, si vous me lisez, désolé pour le petit bout de penne de février 2021. Malgré mes nombreux passages d’aspirateur, il n’a jamais voulu partir entièrement. J’espère quand même l’avoir à l’usure.
    Mais si jamais vous vous demandez, oui, les pâtes étaient une alimentation de base. J’en prends pour exemple les penne deux saumons de la mère Pouchet, un véritable régal. Malheureusement pour vous, vous n’aurez jamais l’occasion de les goûter. Vous avez encore du saumon d’ailleurs ? Parce qu’à notre époque, ce n’est pas très jojo la culture du saumon. Enfin, si ce n’était que le saumon. Bref, pas besoin d’en dire plus, vous savez dans quel monde vous vivez.

    Revenons à notre parquet, qui, au vu de son bavardage a failli me faire écrire perroquet. Et tout comme ce dernier, notre parquet est un animal qui alterne successivement des phases d’éveils et des phrases de sommeil. Mais à l’inverse de l’ara qui nous berce de sa voix le jour, notre parquet vit la nuit, à l’instar de la chouette qui ulule pour effrayer ses proies. Et bien lui est un peu pareil. Le jour, il cracotte tranquillement, comme une biscotte au petit matin qui aurait été trempée trop longtemps dans du lait, du café ou du thé. Il ronchonne d’être dérangé mais se tourne et se rendort (pas littéralement hein, sinon ce serait compliqué de marcher dessus s’il se tournait tout le temps). J’arrive même à surprendre et à faire peur à Cynthia en allant dans la même pièce qu’elle beaucoup trop silencieusement à son goût mais involontairement de mon côté. Ce qui ne me m’empêche pas d’être content de moi. On forme une belle équipe lui et moi (héhé).

    Alors par contre, si nous avons le malheur d’être toujours debout et de marcher (nous ne savons pas encore voler et tant que le sol n’est pas de la lave, pas besoin de sauter d’objets en objets) une fois minuit passé, c’est comme donner à manger à un Gremlins. Le bordel, je vous dis pas !
    Et ce n’est pas la peine d’essayer d’être discret, de marcher sur la pointe des pieds ou de ramper, le résultat est le même, on se croirait dans la chanson de Carla (que je n’ai découverte que très récemment).
    Ou alors c’est un grand virtuose, fan de Mozart et Beethoven (pas le chien) à la recherche du compositeur avec qui il pourra écrire l’œuvre de sa vie.

    Je ne sais pas si la symphonie que nous composons marquera l’histoire et résonnera à travers les âges mais en tout cas une chose est sûre, elle résonne déjà à travers les étages.